Les études marquantes sur la cigarette électronique

Par Matthieu Resaut le 25 octobre 2019

Beaucoup d’informations ont été publiées au sujet de la cigarette électronique ces derniers temps, mais elles ne sont pas forcément étayées. Pour être juste à son égard, voici les résultats de quatre grandes études menées depuis 2015.

Un moyen de sevrage tabagique

The New England Journal of Medecine a rendu public l’hiver dernier un travail orchestré par des chercheurs de l’Université de Queen Mary, visant à évaluer l’efficacité de la e cigarette en termes de sevrage, comparativement aux substituts nicotiniques (patches, comprimés). Ce sont pas moins de 886 fumeurs qui se sont prêtés à l’étude durant 12 mois, encadrés par 12 médecins. La première moitié a tenté le sevrage tabagique à l’aide d’un substitut classique (timbre, gomme, vaporisateur nasal/buccal…) tandis que l’autre moitié des fumeurs a bénéficié d’une vapoteuse conjuguée à un e liquide calibré à 18 mg de nicotine.

Après un an, 9,9% des participants ayant reçu des substituts nicotiniques avait arrêté la cigarette, contre… 18% du groupe des « vapoteurs ». Par ailleurs, les auteurs rapportent que la sensation de manque s’exprimait moins chez les personnes qui utilisaient une e cigarette comme celles de www.taffe-elec.com. Cela s’expliquerait peut-être par la préservation du geste du fumeur chez ces personnes, mais il sera intéressant de suivre les prochaines parutions à ce sujet à l’avenir. L’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) a aussi lancé une enquête nationale sur l’efficacité des e cigarettes dans le sevrage tabagique il y a un peu moins d’un an. Les conclusions sont attendues d’ici à 2022.

Lésions pulmonaires ?

Parmi les autres recherches qui sont entreprises, on compte des travaux qui se focalisent sur les conséquences sanitaires spécifiques de l’utilisation d’une cigarette électronique. En juin dernier, l’un d’entre eux portait sur les potentielles lésions pulmonaires provoquées par la vape. Étude dirigée par le Professeur Polosa, directeur du Institute of Internal Medicine and Anti Smoking Center à l’Université de Catania en Italie. Un petit échantillon de jeunes adultes n’ayant jamais grillé de cigarettes classiques a été soumis à l’expérience quotidienne du vapotage durant 3 ans et demi. Les résultats de cette recherche sont équivoques : comparativement à des personnes qui ne se servent pas d’un tel produit (et ne consomment pas non plus de tabac) les vapoteurs utilisant quotidiennement une e cigarette non nicotinée ne présentent pas de lésions pulmonaires.

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Un produit 95% moins dangereux que la cigarette

S’il n’y avait qu’une seule étude sur l’absence de nocivité de la vape à mettre en évidence, cela serait sans aucun doute celle-là. Découvrons de quoi il retourne et les professionnels de la santé qui n’ont pas hésité à prendre ces conclusions en exemple à plusieurs reprises dans leurs interventions.

Elle a été publiée en août 2015 et a pu faire taire un temps certains détracteurs de la cigarette électronique, une étude publiée par Public Health England (PHE) qui n’est rien d’autre qu’une agence exécutive du ministère de la Santé et des Affaires sociales du Royaume-Uni. Ce qui confère à cette étude une importance toute singulière est bien qu’elle émane d’un organisme de cette nature, généralement plus habitué à stigmatiser tous les produits alternatifs au tabac en avançant le fameux “principe de précaution” : elle assume pourtant que les e cigarettes sont environ 95% moins nocives pour la santé que leurs homologues combustibles.

Une expertise mise à jour

Non seulement les auteurs se montraient catégoriques il y a plus de 4 ans quand ils ont dévoilé leurs résultats, mais une actualisation de leur étude n’a fait qu’en renforcer les allégations. En effet, les professeurs Ann McNeill et Peter Hajek, qui officient respectivement au King’s College London (l’Université de Londres), ont affirmé que l’estimation restait valide en février 2018. Sur quels critères se basent-ils ? Tout simplement sur les centaines de travaux scientifiques dévoilés entre temps.

e cigarette

Déterminer un pourcentage précis de nocivité n’est certainement pas l’enjeu, sachant que les conditions de vapotage (types d’e liquides consommés, longueur des bouffées…) varient sensiblement. Ce qui transparaît dans les propos, c’est la volonté inébranlable d’éclairer les fumeurs qui peuvent être découragés d’utiliser une cigarette électronique en lisant certains papiers alarmants. « Plus de la moitié des fumeurs croient faussement que le vapotage est aussi nocif que la cigarette, quand ils ne le savent tout simplement pas » peut-on lire dans la mise à jour de l’expertise. Elle en profite également pour rappeler que la nicotine – fréquemment pointée du doigt par les opposants à la pratique de la vape – est peu ou pas nocive.

Ce sont bien les très nombreuses substances cancérigènes contenues dans la cigarette conventionnelle qui occasionnent tous les méfaits du tabac recensés depuis des décennies : ces éléments sont absents de l’e liquide. La très grande variété des liquides pour e cigarette ainsi que la possibilité d’en doser soi-même le taux de nicotine, voire de vapoter sans nicotine, permet aussi d’amorcer un sevrage bien plus progressif et moins restrictif qu’avec le tabac classique.

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L’e cigarette est-elle une porte d’entrée vers le tabagisme ?

Depuis l’arrivée de la vape dans nos contrées il y a environ une décennie, on lit souvent qu’elle joue un rôle de porte d’entrée vers le tabagisme. Cela étant, les évolutions de prévalence du tabagisme observées ne démontrent pas que l’e cigarette favorise la consommation de cigarettes, chez les jeunes comme chez les adultes d’ailleurs. Outre-Atlantique, le rapport “Monitoring The Futur Study” du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) indique que moins de 11% des adolescents américains grillait des cigarettes combustibles en 2016, contre 18,1% en 2011.

La démocratisation de la vapoteuse et de ses indispensables e liquides sur le continent américain durant les années 2010 n’a pas entraîné la tant redoutée hausse de la consommation tabagique des adolescents. La tendance est également à la baisse du côté de leurs aînés. À titre d’exemple, le taux de fumeurs adultes américains a décliné significativement, passant de 15,5% à 14% entre 2015 et 2016.

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